parcours 20015

En jaune, l’aller. En magenta, le retour.

Journal de bord 2015

21/06/2015
PSLDR-La Selva
Après une semaine de préparation du bateau, une fenêtre météo nous permet d’envisager un départ pour la Selva. L’équipage est composé de Noël et Christian. Nous devons être à Lisbonne le 12 juillet pour récupérer Carole. Ainsi les navigations qui s’annoncent s’apparentent plus à du convoyage qu’à de la croisière.
On quitte PSL à 9 h. Une queue de Mistral nous propulse rapidement peu loin de l’objectif puis une renverse dans l’après-midi nous fait finir au près. Arrivée à 2 h du matin. Mouillage tranquille. Mais les installations militaires, proches, mettent l’anémomètre TackTick en vrac. Celui-ci ne fonctionnera plus, durant l’été, que de façon épisodique.

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23/06/2015
La Selva-Arenys del Mar

Le vent repasse au nord. Direction Ciudadella sur Minorque. On lève l’ancre à 5 h 30. Vent portant d’une vingtaine de nœuds. Les milles s’entassent rapidement. À 13 h 30 le GPS affiche une vitesse de 9,5 nœuds. Il est peut-être temps de réduire. En prenant le ris j’observe le haut de la GV et là, effroi, 1,5 m sous la têtière, j’aperçois une déchirure verticale de 60 bons cm. Affalage d’urgence avant que les choses n’empirent. Impossible d’aller dans ces conditions vers les Baléares. On se déroute vers Arenys pour trouver une machine à coudre et le plancher qui va avec, plutôt que vers Barcelone, où il sera plus difficile de trouver quelqu’un de disponible pour faire la réparation. Arrivée vers 23 h.

24/25/26/06/2015
Arenys del Mar-Ibiza
Contrairement à mes souvenirs, pas vraiment de voilerie ici. Un pseudo voilier nous promet de passer le lendemain mais je ne le sens pas. Je commence à regretter mon choix. Dans la journée je me mets à roder autour du port et débusque un shipchandler/épicerie/pêche/jeux d’enfants et lui demande s’il connaît quelqu’un pouvant nous dépanner. Il me répond que oui et me donne le numéro de Mila qui officie dans la banlieue de Barcelone. Mais la distance n’est pas un problème, elle vient régulièrement sur Arenys. Christian, dont l’espagnol téléphonique est meilleur que le mien la contacte et lui explique la situation. Elle nous donne rendez-vous le lendemain devant le bateau, en début de matinée, pour récupérer la voile.
Superbe ! Il n’y a plus qu’à démonter la voile maintenant. Opération pénible et longue avec les chariots à billes.
Le lendemain, à l’heure dite, Mila est au rendez-vous. Tonique et énergique Mila est une femme extrêmement sympathique. Je l’aide à charger la voile dans sa voiture et nous filons vite à son atelier pendant que Noël et Christian vont faire les courses. Énergique, Mila l’est aussi au volant. Terrorisé et peu certain de retrouver mes camarades dans un état physique intègre, j’engage, dans l’espoir de calmer le jeu, la conversation sur nos enfants respectifs et la crise. Finalement nous arrivons entiers à son petit atelier. Déchargement des 50 kg de la GV, rapiéçage, coutures, pliage et retour à Arénys dans les mêmes conditions. Remerciements infinis à Mila qui vraiment nous ôte une très mauvaise épine du pied sans dévaliser mon porte-monnaie.
Remontage de la voile (une bonne heure de boulot) et appareillage vers 15 h pour San Miguel sur Ibiza. Nous sommes le 25/07.
Navigation essentiellement au moteur. Nuit calme. Les quarts s’enchaînent. Arrivée au mouillage de San Miguel avec du vent de SO, donc au près, le 26/06 vers 17 h.

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27/06/2015
Cala San Miguel-Formentera
Navigation tranquille en tirant des bords vers Formentera. Mouillage sympa à la cala Racco d’es Mares.

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28/06/2015
Formentera-Carthagène
On lève l’ancre à 6 h. Moteur. Pas de vent. Pas de poissons. Dans la nuit, grosse frayeur ; les fonds sont remplis d’eau… Douce ! Ouf ! Le tuyau de distribution d’eau chaude s’est fait la malle du chauffe-eau. Pas grave. Nous évacuons l’eau avec des seaux car bien entendu la pompe de cale ne fonctionne pas…
Dans la foulée, l’antenne du GPS rend l’âme. Pas grave non plus, j’en ai une autre. Mais il faudra faire un bricolage à Carthagène pour la fixer au-dessus de la table à carte. Pas le temps de tirer un nouveau câble jusqu’au balcon arrière. Arrivée à Carthagène dans le milieu de la nuit après croisement délicat du rail.

29/06/2015
Carthagène-Motril
Vent portant. On quitte Carthagène à 15 h 30 après une recherche épique du poste de GO. On s’arrête à Motril le lendemain après midi. Courses, repos.

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1/07/2015
Motril–Fuengirola
Les abords de Fuengirola sont noirs de casiers. Arrivée de jour impérative. On mouille dans l’avant-port.

2/07/2015
Fuengirola-Gibraltar
Sortie délicate de Fuengirola pour les mêmes raisons que la veille. Pas de vent annoncé ou très peu (5 nds) mais ouest donc dans le nez. Cela ne devrait pas nous empêcher de rejoindre Gibraltar. Pourtant à l’approche du Rocher le vent se renforce soudain méchamment avec une mer qui va avec. Je me dis que dans les parages le phénomène est normal et qu’avec les prévisions météo le vent ne devrait pas grimper plus haut. Nous sommes autour de 20 nds établis et tirons des bords pour progresser. La mer est courte et cassante mais Gib n’est plus très loin et je n’ai pas envie de me faire secouer pour gréer la trinquette attachée dans les filières dans son sac banane. Je prends des tours dans le génois et un ris. Mais Éole a décidé de montrer qu’il était le patron. La mer est blanche, les vagues difficiles à négocier. Il y a maintenant plus de 30 nds. On prend le deuxième ris. Encore quelques tours dans le génois. Le bateau, malgré tout marche à 8 nds. Tout le monde porte son gilet et est vaché sur la ligne de vie du cockpit. C’est après un virement de bord que Noël crie « La trinquette, elle est où la trinquette ? » Effectivement la trinquette, avec son sac, a disparu. Il ne reste sur les filières que des bouts de sangle déchiquetés. À ce moment j’ai comme un gros coup de mou qui me tombe dessus. Je n’y crois pas. Attachée comme elle l’était, comment a-t-elle pu être arrachée ? Sans qu’on le voie ! La suite du programme semble sérieusement compromise ; remonter sans cette voile le long du Portugal contre un vent de nord soutenu à cette période ne va guère être possible. La traversée du golfe de Gascogne avec seulement le génois risque également d’être périlleuse. Mais pour l’heure, il nous faut rejoindre Gibraltar et le vent ne mollit pas. Nous finirons tout de même, après quelques bords aidés du moteur par entrer dans la baie pour aller mouiller à la Linea.

3/07/2015
Gibraltar-Puerto de Conil
Départ 2 h après la haute mer pour passer le détroit. Le vent est à l’est. Portant jusqu’à Puerto de Conil où nous mouillons derrière la digue. Il faut maintenant tenir compte des hauteurs d’eau ; nous sommes en Atlantique. Nuit tranquille.

4/07/2015
Puerto de Conil-Cadix
Petite navigation au moteur jusqu’à Cadix. Courses, vidange huile moteur.

5/07/2015
Cadix-Mazagon
Toujours peu de vent et pas du bon côté. Mazagon est une marina bien équipée mais sans caractère. Il doit être possible de mouiller à l’entrée du port avec un faible tirant d’eau et un faible coefficient de marée.

6/07/2015
Mazagone-Faro
Quelques bords de près pour rejoindre la grande digue devant l’entrée de la rivière où nous mouillons pour quelques heures. Mais la houle rentre et nous décidons de pousser jusqu’à Portimao.
La GV est de nouveau hissée et, stupéfaction, je vois sur la chute une déchirure de 60 cm. Décidément la scoumoune nous poursuit. Dans le secteur, Villamoura semble équipée d’une voilerie. Cap donc sur Villamoura, marina absolument sans aucun charme mais bien équipée et dont l’amabilité du personnel devrait servir d’exemple à de nombreux ports de la côte méditerranéenne française. Pour se remonter le moral, on se fait un resto le soir. Le lendemain, re-démontage de la GV. La réparation sera effectuée dans la journée par un voilier très sympa. Il pense cependant que le même type de déchirure risque de se produire à différents endroits de la chute qui est fatiguée. Cette GV n’est pourtant pas si vieille (8 saisons) et je l’ai toujours ménagée : pas de faseillement intempestif et protection du lazy bag au mouillage. Les boules ! Pas de Bretagne pour cette année. Il est même inutile d’aller jusqu’à Lisbonne distante d’une centaine de milles. Dès passé le cap St-Vincent,  les gribs nous annoncent du vent de nord soutenu. Je ne veux pas aggraver notre cas, Carole nous rejoindra à Portimao et Christian ira prendre son avion à Lisbonne en train.

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8/07/2015
Villamoura-Portimao
15/20 nœuds de vent. Un seul bord de près. Mouillage sur la rivière.

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9/07/2015
Portimao-Lagos
Nous disposons maintenant de plus de temps pour flâner. Direction Lagos. Mouillage devant l’entrée de la rivière. Le vent se lève, impossible de descendre du bateau. Nuit agitée.

10/07/2015
Retour à Portimao pour débarquer Christian qui aura un peu de marge pour visiter Lisbonne et prendre son avion. Changement de la pompe du groupe d’eau sous pression. Heureusement le shipchandler local est bien achalandé. Carole arrive depuis Lisbonne le 14 avec Flo, Mélissa et François en vacances au Portugal et qui repartiront le lendemain. Flo reprendra l’avion pour la France le 19, accompagnée de Noël.

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 19/07/2015
Portimao-Cadix
Des baleines et des dauphins croisent notre route. Grand largue : le bateau avance bien.
Arrivée vers 2 h du matin à Cadix où l’on fera un stop de 4 h sur un cat way avant de repartir au petit matin pour Gibraltar.

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20/07/2015
Cadix-Gibraltar
Navigation au moteur et dans la brume. On aperçoit quand même 3 orques à la hauteur de la Barbatte. Le vent se lève dans le dos vers Tariffa. Mouillage à la Linéa.

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21/07/2015
Gibraltar-Fuengirola
Toujours autant de casiers devant l’entrée du port. Navigation sans vent pour ce retour en Méditerranée. Mouillage derrière la digue devant des enrochements où des pêcheurs maladroits réussiront à balancer leur flotteur et l’hameçon qui va avec sur notre annexe, à poste, en travers sur la jupe. Mais maladroits jusqu’au bout ils ne parviendront pas à la crever…

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22/07/2015
Fuengirola-Adra
Adra est une marina fantôme peuplée uniquement de goélands. Nous serons le seul bateau présent. Sa gratuité, dont nous avions entendu parler, n’est plus complètement à l’ordre du jour : 22 € pour s’amarrer à un ponton sans eau ni électricité, ni toilettes ni douche et recouvert de fientes, c’est ce qu’un uniforme tatillon vient nous réclamer en fin de journée.
Le nombre de papiers et le temps passé pour les remplir afin de s’acquitter de cette somme sont très impressionnants et pourraient concurrencer les formalités tunisiennes. À noter que leurs bureaux ne sont pas à côté…
Mais bon… Nous sommes en vacances. Curieusement nous réussirons à rester une nuit de plus pour le même prix.

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24/07/2015
Adra-cap Gata
Après un ravitaillement en GO à Almérimar où les autorités du port exigeront les documents du bateau et nos passeports pour nous servir (une demi-heure de paperasserie) nous filons à vive allure et le vent dans le dos jusqu’au mouillage de la playa de Genoves. Endroit magnifique épargné par l’urbanisation délirante de la Costa del sol. Mouillage venté mais bien protégé de l’ouest.

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25/07/2015
Gata-San Pedro
Navigation au moteur. San Pedro est un des derniers bastions babas cool méditerranéen. Mouillage bien protégé de l’est et à l’accès uniquement pédestre ou nautique, la plage, entourée de falaises ocre et blanches et surmontée d’une tour en ruine, est peuplée de jeunes aux cheveux longs venus planter la tente, en toute liberté, le temps d’un été. Baignades et balades.

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26/07/2015
San Pedro-Aguillas
Tout au portant. Mouillage dans l’avant-port. Avitaillement, balades. Nous attendons Véronique et ses enfants, Morgane et Théo qui doivent nous retrouver le 29.

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30/07/2015
Aguillas-La Azolia
Petite étape néanmoins ventée et au près pour amariner le nouvel équipage. Au moment de rouler le génois, la drosse surpatte. Un petit quart d’heure de bagarre avec ladite ficelle et nous pourrons mouiller au pied d’un petit village très sympathique mais sans commerce. Balade dans les rochers le lendemain matin.

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31/07/2015
La Azolia-Portman
Une étape au près en tirant des bords. Pas marrant mais Véronique et sa descendance doivent être à Palma le 11 août. Il ne faut donc pas trop traîner pour remonter vers les Baléares surtout s’ils veulent profiter un peu de Formentera et Ibiza. Portman est un mouillage avec des fonds de mauvaise tenue qui passent rapidement de 15 m à pas grand-chose. Parsemé d’anciens bâtiments industriels, le cadre est austère, voire inquiétant. Ici tout est noir : la roche des falaises alentour mais aussi le sable des plages. Légères averses et éclairs silencieux toute la nuit.

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01/08/2015
Portman-Torrevieja
Départ très matinal. Grains, vent fort, 2 ris dans la GV et des tours dans le génois, nous tirons des bords pour passer le cap Palos. La mer est très agitée avec de gros rouleaux et parfois des déferlantes. Pas assez d’eau. Il faudrait s’éloigner de la côte de plus de 10 milles pour retrouver suffisamment de fond et une mer plus déliée. Mais cela rallongerait trop la route. Nous prenons notre mal (de mer pour certains) en patience et décidons d’aller nous abriter derrière la digue du chenal menant à Mar Menor. Très peu de fond à cet endroit mais peut-être, d’après la carte, une petite zone avec 4 m d’eau. Lors de notre dernier passage dans ces parages, avec notre ancien bateau qui calait 0,70 m nous ne nous étions posé aucune question. Mais aujourd’hui, avec quasiment 2,30 m de tirant d’eau, il faut faire attention. Avant, nous ferons tout de même une tentative de mouillage derrière l’isla Grosa mais la rapide mise à l’eau du Zodiac d’une autorité locale à notre approche nous en dissuadera immédiatement. Direction donc la digue en question. Mais dès l’entrée du chenal un dilemme cartographique vient contrarier nos plans : aucune concordance entre la carte et le terrain. Doit-on suivre les perches pourries et à moitié inexistantes matérialisant le chenal ou bien notre cartographie électronique pour qui le « vrai » chenal est 100 m sur tribord ? Je me dis qu’avec les ensablements successifs l’ancien chenal (celui des perches délabrées) a été abandonné au profit d’un nouveau (celui de Navionics), plus près de la digue. Mauvais choix. Nous avançons tout doucement l’œil rivé sur le sondeur et la carte. 3,80 m, 3 m, 2,20 m… Plantés ! Marche arrière toute, mais rien ne bouge. Finalement, nous arriverons assez vite à nous extraire de cette vase perfide. Torrevija est à 15 milles. Nous l’atteindrons en deux bords, le premier aidés du moteur, pour ne pas perdre trop en cap, dans une mer toujours aussi bosselée et un vent de 25 nœuds. Mouillage dans l’avant-port qui est très bien protégé. Courses, bidonnage. Il est a noté que les « pouilleux » de notre espèce sont les malvenus dans la marina internationale de Torrevieja lorsqu’ils ont l’outrecuidance de « voler » 30 litres d’eau aux robinets des luxueux pontons. J’ai dû batailler 20 minutes contre un marinero qui voulait que je remette dans le port le précieux liquide indûment prélevé qui cependant coule à flot toute la journée pour laver les somptueuses embarcations locales.

03/08/2015
Torrevieja-Tabarca
Navigation au près. La houle est toujours forte. Balade à terre et baignade. Mouillage rouleur. Nuit pas terrible.

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04/08/2015
Tabarca-Calpe
Moteur. Houle s’aplatissant. Mouillage devant le port. Balade et Baignade.

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05/08/2015
Calpe-Formentera
Moteur puis près avec GV+génois. 10-12 nœuds de vent capricieux. Mer calme. Enfin une navigation reposante. Mouillage à côté d’Espalmador. Eau turquoise et paysage magnifique, l’escale est toujours aussi magique malgré le monde.

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06/08/2015
Formentera-San Antonio
Navigation grand largue puis moteur. Mouillage dans la cala Basa à l’ouest de San Antonio. Bien qu’un peu encombré, l’endroit est sympathique, calme la nuit et bordé de cavités naturelles. Attention si vous comptez visiter une de ces grottes en annexe, renoncez absolument à en franchir le seuil. La roche est un pouding peu solide et un bloc énorme est tombé à moins d’un mètre de moi lors de mon inconsciente excursion.

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07/08/2015
Cala Basa-cala Xarraca
Nous faisons un stop près des bouées pour faire un peu de GO et d’avitaillement avant d’aller mouiller dans la cala Xarraca sur la côte nord-ouest d’Ibiza. Peu de monde pour un mois d’août. Joli endroit que nous ne connaissions pas. Le soir les jeunes partent découvrir la taverna locale à la rame et à la frontale. Un vent orageux soudain et assez fort mais qui cessera rapidement, nous inquiète un peu quant au retour de nos rameurs qui réintégreront le bord sans souci.

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08/08/2015
Xarraca-Portinax-Xarraca
Mouillage en fin de matinée à Portinax. Peu de place pour se garer. Balade à terre et quelques courses.
En fin d’après-midi le vent et la houle montent. Retour à Xarraca où je pense que nous serons mieux abrités.
La nuit sera mémorable et certainement médaille d’or d’inconfort dans le palmarès du Cairn. Dans un premier temps vent et mer vont rentrer dans le mouillage dans le même sens. Le vent n’est pas très fort, autour de 25 nœuds. En revanche la mer vient de loin avec des vagues d’environ un mètre et pénètre bien plus dans la cala que je ne l’aurais pensé. La séance de rodéo est très virile et l’équipage un peu blême. Nous sommes en navigation. Puis, vers 23 h, le vent tombe en changeant de direction et mets le bateau perpendiculaire aux vagues. Nous regretterons vite le très inconfortable tangage lorsque le bateau, complètement fou, roulera jusqu’à mouiller ses chandeliers. Le moindre geste à bord devient alors infiniment compliqué. Les oreilles me sifflent et je vois comme des éclairs de haine qui sortent de la bouche nos équipiers pourtant muets et en sueur.
Au petit jour, nous relevons (laborieusement) le mouillage pour partir à la recherche d’une surface plate.
Nous ferons un petit stop à la cala Binirras que nous quitterons finalement au bout de 2 heures pour rejoindre la cala del Moro à San Antonio, seul abri vraiment protégé dans ces conditions.

09–10/08/2015
Repos, balades à terre, baignade. On attend que la mer redescende pour traverser sur Majorque. J’en profite pour vidanger l’inverseur.

11/08/2015
San Antonio-Palma
Départ vers 6 h 30. Traversée avec peu de vent. Alternance de près et de moteur. Toujours rien péché mais quelques dauphins sont venus nous rendre visite. Arrivée vers 18 h 30 à Palma. Nous trouvons un ponton au fond du port où nous nous amarrons pour débarquer Véro, Morgane et Théo qui doivent prendre leur avion le lendemain. L’équipage, valises en main est prêt à prendre pied à terre lorsque surgissent deux marineros énervés nous interdisant tout débarquement. Nous devons quitter les lieux dans la seconde ! Le ton monte assez rapidement mais devant tant de bêtise nous larguons vite les aussières et nous mettons en quête d’un nouveau ponton que nous ne trouverons pas. C’est finalement sur les mauvais blocs de la digue sud-est du port, que nous larguerons honteusement tout notre petit monde, la houle précipitant les adieux. Nous irons ensuite pour la nuit au mouillage devant le port de Arenal, bien mieux abrité.

12/08/2015
Arenal-Cala Marsal
Deux bords de près puis travers. Située juste au sud de Porto Colomb cette petite cala urbanisée, malgré le ressac provoqué par les petites falaises qui la bordent, est bien protégée du sud-est. Curieusement, nous serons seuls pour la nuit.

13/08/2015
Cala Marsal-île del Aire (Minorque)
Traversée très agréable sous spi avec un sud-est autour de 15 nœuds. Le vent et la mer forcissent un peu en arrivant vers le but. Une quinzaine de bateaux sont déjà au mouillage nord del Aire seul abri bien protégé du secteur. Quant à ceux de la côte sud de Minorque, ils sont aujourd’hui intenables mais deviendront fréquentables dès demain car le vent doit tourner au sud-est, à l’ouest puis au nord-est dans la nuit.

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14-15-16/08/2015
Île del Aire-cala Trebaluger
Départ à 6 h 15 car ça commence à bouger ! Navigation avec un vent de travers tribord amure. La cala est déserte lorsque nous arrivons vers 9 h 30. Elle va bien sûr se remplir tout au long de la journée. Ce mouillage avec son ruisseaux et ses falaises ocres est sans doute le plus beau et le plus sauvage de la côte sud de Minorque. Balades à terre et baignades. Averses et éclairs dans la nuit et jusqu’au matin.
Le lendemain en mi journée le vent souffle en rafales jusqu’à 25 nœuds.
Le surlendemain en soirée le vent passe au sud-est puis au sud-ouest en début de nuit. On se retrouve alors en travers d’une houle de près d’un mètre qui va nous rouler violemment jusqu’à l’aube. Panique nocturne dans le mouillage qui est bondé, un grand nombre de bateaux relèvent leur ancre laborieusement.

17-18/08/2015
Cala Trebaluger-Ciudadella
Départ très matinal. La houle s’est un peu atténuée. Moteur et voile dans un faible vent de nord-est. Plus de photo : mon boîtier vient de rendre l’âme. En fait de retour à Grenoble je réussirai miraculeusement à le ressusciter.
Mouillage à l’entrée de la cala Degolador. Courses. Bricolage. Pluie et orages le lendemain.

19/08/2015
Ciudadella-cala Talaier
Joli mouillage mais les fonds sont incertains (certainement du sable sur un plateau rocheux). En revanche, nous ne sommes que deux bateaux. Balade à terre pour moi. Carole va palmer et rencontre un mérou.

20/08/2015
Cala Talaier-cala trebaluger
Quand on aime… Puis les autres calas étaient trop pleines.

21/08/2015
Cala trebaluger-Ciudadella
Un petit stop avant d’aller sur la côte nord. L’occasion de bidonner un peu de GO pour notre prochain retour sur le continent.

22/08/2015
Ciudadella-Platja de Ferragut
Vent de travers puis 4 bords. Mouillage remarquable dans un cadre préservé. Ici, comme le nom l’indique, le sol est rouge. Peu de bateaux la nuit. Baignade et balade à terre.

23/08/2015
Platja de Ferragut-Pregonda-Mahon
Le vent tourne en fin de matinée et il est prévu qu’il se renforce les jours suivants. Pregonda est proche et certainement bien protégé mais bondé au-delà du raisonnable lorsque nous arrivons. Nous tentons pourtant de mouiller à l’entrée de la cala dans des fonds de roches remontant vite. Au bout de deux heures je sens que l’abri ne sera pas à la hauteur du vent annoncé et nous décidons d’aller trouver un endroit plus sûr. Je suis au guindeau en train de remonter les premiers mètres de chaîne quand soudain carole hurle du cockpit : « On a plus de marche avant ! ». Je me précipite pour aller voir de quoi il s’agit ; effectivement, l’inverseur fait un tac tac inquiétant quand on met la marche avant et ne réussit pas à l’enclencher. La marche arrière, solidaire, présente les mêmes symptômes. Enfin, après quelques essais, en avançant délicatement le levier des gaz, l’inverseur veut bien coopérer, le bateau remonte tout doucement sur son ancre. Je me jette alors sur la commande du guindeau, en espérant que la chaîne ne se coince pas derrière un rocher et fini de relever le mouillage.
À ce moment nous ne savons pas la nature du problème. Après plusieurs hypothèses et faisant des ronds dans l’eau devant Pregonda nous décidons d’aller à Mahon. Si l’inverseur à vraiment un gros problème, il vaut mieux être à l’abri sur un ponton et pas loin d’un spécialiste. Surtout avec la météo annoncée.
Comme nous ne sommes pas certains de pouvoir embrayer à nouveau, nous n’osons pas mettre les voiles alors que le vent s’est levé et que nous pourrions faire la route en un seul bord de près.
Arrivés en rade de Mahon nous nous dirigeons vers les pontons proches du GO. Mais malgré toutes les places vacantes, on nous dit à la vhf que le port est plein. Il ne nous reste que les pontons au milieu de la rade. Un marinero arrive en zodiac pour nous guider ; nous lui expliquons notre problème. Mais cela ne l’empêche pas de nous attribuer une place à prendre avec le vent dans le dos alors que d’autres sont disponibles juste en face. Et le vent tangente maintenant les 25 nœuds. On lui répète, tout en faisant des ronds dans l’eau, que notre inverseur nous prive certainement de marche arrière que nous ne voulons pas nous fracasser sur le ponton en tentant l’expérience alors qu’en face le vent suffirait à stopper le bateau. Mais le gars, certainement proche de la déficience mentale ne veut rien savoir. Une fois de plus, le ton monte. D’autant plus que nous tournons déjà depuis une heure. Finalement nous décidons de rebrousser chemin et d’aller sur les pontons de l’islo del rey où j’ai repéré de la place du bon côté en passant à l’aller. L’accostage se fera sans l’approbation des marineros locaux en allant mourir sur notre ère et un peu aussi sur le bateau d’à côté dont les occupants nous donneront un sérieux coup de main pour nous amarrer.

23/08/2015
Pontons de l’islo del rey
Coup de vent. Bricolage du câble de l’inverseur et réduction des tours du ralenti moteur. Ça marche ! Apparemment­, juste un problème de synchronisation. On est soulagés. Un gros souci d’inverseur serait devenu un très gros souci de portefeuille à Mahon.

24/08/2015
Suite du coup de vent. 30 nœuds dans la rade. On ne bouge pas, la cala Tolera doit être pleine. Tant pis pour les 50 euros la nuit pour ce ponton loin de tout sans eau ni électricité. Bouffe le soir avec Marie et François-Marie nos voisins de ponton avec qui nous sympathisons.

25/08/2015
Cala Tolera
Le vent est tombé. Dernières baignades sur les Baléares avant de traverser le lendemain.

26-27-28/08/2015
Cala Tolera-cap Begur-Port-Saint-Louis-du-Rhône
Petit sud annoncé. Tout au moteur. Toujours rien pêché. On décide de viser le cap Bagur pour avoir un meilleur angle de vent le lendemain. 6 h 45, mouillage dans la cala Sariera.
Comme le sud annoncé semble enfin là on quitte les lieux après 3 h de sieste. Direction PSLDR. Il est 10 h 30 et le vent autour de 20 nœuds propulse le bateau à 8/9 nœuds. La mer n’est pas des plus agréables. En milieu d’après midi le vent commence à refuser. Nous finirons au près sur un seul bord avec une mer assagie dans 10/12 nœuds de vent accompagnés de la pleine lune. Conditions idylliques pour clore cette saison. Il est deux heures du matin quand notre ancre s’enfonce dans la vase de Carteau.
Le lendemain, ce fut certainement la première fois en 10 ans de fréquentation des lieux, le bateau rejoindra la darse, pour sa sortie de l’eau, dans une absence totale de vent.
Lors de son pliage, la grand voile se déchirera une nouvelle fois le long de la chute. Apparemment, le tissu semble cuit sur cette partie. Espérons qu’elle puisse accéder à une seconde vie.
Et comme d’habitude, une longue liste de travaux hivernaux nous attend avant le prochain été.